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Résumé

Chercher ailleurs pour se retrouver

Trois jours pour faciliter la recherche des origines en adoption internationale? Une équipe a réussi cet exploit en animant un séminaire très couru qui misait sur l’expertise du Québec.

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Le 16 juin 2018, la Loi qui modifie les règles de confidentialité concernant l’identité des personnes adoptées et celle de leurs parents d’origine entre en vigueur au Québec.  

Au Secrétariat à l’adoption internationale (SAI), l’effet se remarque. En 2017, cet organisme qui relève du ministère de la Santé et des Services sociaux recevait environ 50 requêtes de gens souhaitant renouer avec leur passé. En 2020, ce chiffre frôle les 300. « Une croissance phénoménale, constate Josée-Anne Goupil, qui était directrice générale du SAI à cette époque. Adolescents ou gens de 80 ans, nés à l’étranger ou ayant confié un enfant en adoption, curieux de leurs origines ou désireux de rencontrer leur famille… Chaque demande est unique. »

Et chacune constitue un défi. Elle doit en effet se plier à des lois et pratiques qui diffèrent d’un pays à l’autre. Heureusement, l’histoire du Québec en a fait un expert en adoption internationale.

Au tournant des années 1950, de nombreux enfants d’ici trouvent un foyer hors des frontières. Puis, à partir des années 1970, des Québécois et Québécoises commencent à former des familles avec des petits venus d’ailleurs. À ce jour, 40 000 personnes ont vécu ce passage entre le Québec et un autre État.

« Depuis longtemps, on travaillait à consolider cette expertise. Soit en créant des ponts entre nos acteurs de l’adoption, soit en positionnant le Québec comme leader mondial par le partage des connaissances. L’essor des demandes a rendu plus urgent de poser un geste concret pour y arriver. »

Ainsi prend forme le Séminaire international sur la recherche des origines, premier du genre au Québec. Du 27 au 29 mai 2019, 200 congressistes de 33 États se réunissent à Montréal. Ils et elles travaillent pour des gouvernements, des institutions du savoir, des organismes d’adoption ou de retrouvailles… Parents adoptifs et enfants adoptés y assistent aussi. Au programme : bonnes pratiques législatives, collecte d’informations, avancées scientifiques, parcours humains et accompagnement.

Magda Cristallin, technicienne en administration, Johanne François, agente de liaison et Maamar Ghida, conseiller en processus organisationnel.
Maria Klironomos, Marie-Lyne Bergeron et Adelkys Bauza, conseillères en recherche des origines.
Employés et bénévoles lors du séminaire.

L’événement, qui enregistre un haut taux de satisfaction, contribue à souder les partenaires autour d’une démarche commune. Il souligne notamment le rôle clé de l’État en matière d’adoption. « Chez nous, la Cour a accepté à l’unanimité de modifier la loi. Cette reconnaissance a fait une grande différence », rappelle Mme Goupil.

La rencontre a remporté un succès confirmé par le Service social international et son Centre international de référence pour les droits de l’enfant privé de famille. Plus encore, le Brésil a demandé l’aide du Québec pour moderniser sa législation concernant la recherche des origines. Le premier a d’ailleurs remercié le second pour son accompagnement au conseil général de la Conférence de La Haye, en mars 2020.

Pour le SAI, le séminaire n’était pas tant un but qu’un commencement. « Par nos valeurs de partage, nous continuons d’inspirer la communauté d’adoption internationale, estime Geneviève Poirier, l’actuelle directrice générale. Nous pouvons ainsi mieux aider les gens qui font appel à nous pour franchir une étape fondamentale de leur vie. La fierté d’être finalistes au prix Rayonnement international nous porte sur cette lancée. »

Partenaire du prix Rayonnement international : Ministère des Relations internationales et de la Francophonie