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Résumé

« Justicière dans l’âme »

Ingrid Beauregard a un don pour améliorer l’efficacité des processus. Un talent qu’elle met à profit afin de soutenir les enquêtes criminelles menées par la Sûreté du Québec.

« Maman est patronne pour la police. Elle et son équipe travaillent à attraper les criminels. » C’est ainsi qu’Ingrid Beauregard décrit le métier qui la passionne à ses fillettes de 4 et 7 ans.

Dans la version pour les grands, on dira de cette femme d’exception qu’elle dirige la Division des données biométriques à la Sûreté du Québec (SQ). Qu’elle chapeaute une quarantaine d’experts et expertes de l’identification par empreintes, traces chimiques, portraits-robots, reconstitution faciale à partir d’un crâne, et plus encore. Qu’à 35 ans, elle occupe ce poste depuis plus de deux ans déjà. Et qu’elle est la seule civile engagée à ce niveau dans les enquêtes criminelles du corps policier national, qui relève du ministère de la Sécurité publique.

Une partie de l’équipe de gestion : Capitaine Mario Roberge, responsable du Service de la Criminalistique, Ingrid Beauregard et Sergente Marie-Christine Valcourt, responsable du module de l’imagerie et des pièces à conviction.
Une partie de l’équipe de gestion : Capitaine Mario Roberge, responsable du Service de la Criminalistique, Ingrid Beauregard et Sergente Marie-Christine Valcourt, responsable du module de l’imagerie et des pièces à conviction.
Une partie de l’équipe de gestion et de recherche et développement : Christian Côté, analyste d’affaires du système biométrique, Marie-Kim Cartier-Lépine, spécialiste en empreintes, Ingrid Beauregard et Rodolfo Mojica, cadre-adjoint en coordination des activités biométriques.

C’est en 2009 que la bachelière en administration se joint à l’organisation à titre d’agente de bureau. Le domaine policier l’attire. « Je suis une justicière dans l’âme et une éternelle ambitieuse », se décrit-elle. Rapidement promue chef d’équipe, puis conseillère, elle grimpe les échelons en accéléré. Son leadership impressionne ses dirigeants. Tout comme cette force qui la caractérise : voir où agir pour bonifier les façons de faire. L’amélioration en continu n’a pas de secret pour celle qui a optimisé et restructuré toutes les activités de sa division. « Rien n’est pris dans le béton », se plaît-elle à répéter!

Alors que les réformes peuvent provoquer des conflits, Ingrid Beauregard possède le doigté pour apprivoiser les sources de résistance. « Les craintes sont normales en période transitoire. La clé est d’impliquer les gens dans les décisions. Et de reconnaître les ambassadeurs de changement qui entraîneront les autres. »

Cette cadre énergique s’assure avant tout d’une bonne ambiance de travail. « Je suis proche de mes gens. Dans l’équipe que je gouverne, il y a une sergente et un sergent, mais aussi des spécialistes en chimie, physique, médecine légale, analyse statistique et autres. Sans leur appui, je ne peux rien faire. » Ce qui l’allume au quotidien? Prendre des décisions pour aider son personnel à se développer sur les plans professionnel et humain. Elle a d’ailleurs revu la description des corps d’emploi pour favoriser les possibilités d’avancement.

Mais sa plus grande satisfaction naît de l’aboutissement des enquêtes. « La résolution des crimes, c’est prioritaire. Toute notre mission repose là-dessus. »

Ingrid Beauregard représente la SQ auprès d’organisations provinciales, nationales et internationales. Ses échanges avec diverses agences du domaine (GRC, FBI, International Association for Indentification…) lui ont permis de bâtir un réseau de contacts qui nourrit son expertise. Grâce à une récente collaboration avec l’École des sciences criminelles de l’Université de Lausanne, elle travaille à instaurer une méthode novatrice de soutien à l’identification par empreintes digitales. Une première au Canada. Les spécialistes pourront désormais reconnaître un suspect à partir d’une photo de sa main! En parallèle, elle a implanté un nouveau système biométrique de 4,5 millions $, qui décuplera l’efficacité des enquêtes.

Toutes ces réalisations n’empêchent pas la gestionnaire de continuer à se perfectionner. Et de s’impliquer dans son milieu professionnel. Vice-présidente de l’Association québécoise de criminalistique, elle représente en outre la SQ sur un comité permettant l’amélioration de la prise d’empreintes digitales partout en province.

Modeste malgré son impressionnante feuille de route, Ingrid Beauregard s’étonne de figurer parmi les finalistes du prix Relève d’excellence. « C’est très gratifiant. Je le prends comme une récolte de mes efforts des deux dernières années. » Un dévouement exceptionnel, aux dires de ses supérieurs, qui vantent sa grande disponibilité. « Mon travail n’est pas toujours facile, admet-elle. Mais je suis disciplinée, alors je trouve du temps pour l’essentiel : décrocher avec ma petite famille! »

Partenaire du prix Relève d’excellence : École nationale d’administration publique