Le chemin du consensus
Partisan d’une nouvelle révolution tranquille, Philippe Boulanger met à profit la force et la diversité de son équipe pour porter la voix des jeunes au gouvernement.
En 2010, un mentor met en garde Philippe Boulanger, qui démarre alors sa carrière. À ses yeux, la fonction publique s’apparente à l’armée, avec ses généraux et ses soldats; il faut toujours dire oui au supérieur, même quand on n’est pas d’accord. « Autant dire que je n’ai pas suivi son conseil, lance le trentenaire avec un sourire. J’ai plutôt développé le style de gestion contraire! »
N’en déplaise aux disciples de l’approche militaire, le directeur des partenariats et des opérations au Secrétariat à la jeunesse trace son chemin par le consensus. Adepte d’un environnement à la hiérarchie souple, il encourage l’équité dans son équipe. Par exemple, il invite professionnels et techniciens à travailler ensemble sur des dossiers pour qu’ils prennent conscience de leurs rôles complémentaires. Il favorise aussi la mise en place de petits groupes d’employés et employées pour analyser les demandes de subvention faites par les organismes. Une façon de rendre cette tâche plus dynamique et enrichissante.
Entendre pour mieux comprendre
Ce gestionnaire avisé tire aussi parti des préoccupations des membres de son équipe afin de mieux répondre aux besoins des associations qui sollicitent le Secrétariat. Des discussions internes l’ont ainsi convaincu de s’adapter aux réalités des organismes autochtones éloignés des grands centres urbains.
« J’ai pris conscience de la nécessité de mettre en place un accompagnement personnalisé des projets dans ces milieux. Notre programme de leadership des jeunes autochtones correspond aux besoins de ces communautés, où les moins de 35 ans représentent la moitié de la population. » Par ailleurs, des échanges avec un autre employé l’ont sensibilisé à la diversité de genre et à l’impératif d’en tenir compte dans le Plan d’action jeunesse 2021-2024.
Calme et réfléchi, ce géographe de formation prend au sérieux sa mission de défendre le bien commun. Quitte à bousculer l’ordre établi lorsqu’une situation lui semble problématique… Il a ainsi remis en question une formule d’octroi de subventions susceptible de défavoriser les organismes desservant des clientèles plus vulnérables. Avec aplomb, Philippe Boulanger a exposé au Secrétariat du Conseil du trésor les critères à adopter pour corriger cette lacune. Bien lui en a pris, puisque le gardien des deniers publics cite désormais ce formulaire en exemple aux autres ministères.
Des partenaires plus satisfaits
Cet engagement sans faille rejaillit sur l’ensemble du Secrétariat à la jeunesse. Le taux de satisfaction des partenaires financiers de l’organisme ne cesse d’augmenter depuis la nomination de Philippe Boulanger à sa tête, en 2016. Il atteint 94 % aujourd’hui.
Ce bilan positif conforte le directeur des partenariats et des opérations dans ses choix de gestion. Il tire un grand sentiment d’accomplissement (et pas mal d’adrénaline!) de sa contribution aux politiques publiques. À proximité hiérarchique du premier ministre, qui supervise personnellement le dossier jeunesse, il met tout en œuvre pour porter haut et fort la voix de la relève. « Dans la position que j’ai la chance d’occuper, je vois directement les résultats de nos demandes, note-t-il. »
En effectuant sa maîtrise en sciences de l’eau, Philippe Boulanger n’avait pas imaginé que sa carrière l’amènerait à assumer un poste de cadre dans la fonction publique. Avec le recul, il savoure la possibilité de se dépasser professionnellement, tout en gérant son rythme de travail. Une condition essentielle pour ce père de famille qui tient à mener une vie saine et équilibrée.
Sa nomination comme finaliste au prix Relève d’excellence a surpris cet homme d’action. « Je suis le gestionnaire que je suis grâce à l’équipe que j’ai, fait valoir Philippe Boulanger. Je suis un peu gêné de me retrouver sous le feu des projecteurs. Mais conscient aussi qu’il faut aussi accepter la reconnaissance quand on vous en donne! »
Partenaire du prix Relève d’excellence : École nationale d’administration publique