Le pédagogue des villes
Faire tomber les barrières hiérarchiques pour que tout le monde chemine ensemble, voilà la méthode gagnante de Maxime Boissonneault pour dynamiser les municipalités.
Quand Maxime Boissonneault a été nommé directeur général d’une municipalité pour la première fois, la trésorière de l’endroit avait alors le double de son âge… en années d’expérience! C’était en mai 2015, à Saint-Stanislas-de-Kostka, son patelin d’origine. Il devenait à 23 ans le plus jeune détenteur du titre au Québec. Depuis, le trentenaire a gouverné deux autres villes : Dunham, de juin 2021 à août 2022, et maintenant Rigaud.
Son nom circule beaucoup dans le milieu municipal, où il cumule les succès et les éloges. Prendre sous son aile des structures mal en point, en tirer le meilleur pour ficeler des améliorations qui perdurent, obtenir l’adhésion enthousiaste du personnel en place, voilà ses forces. Inventif, il a le don d’ouvrir avec finesse les carcans parfois lourds de la bureaucratie pour les convertir en tremplins. Toujours dans le respect des valeurs organisationnelles et de l’éthique.
Inverser la pyramide des pouvoirs
« Mon but, c’est de revisiter la hiérarchie du monde municipal afin d’installer une plus grande collaboration entre les employés, décrit-il. Dans ma gestion participative, chaque membre possède beaucoup d’autonomie, comme un entrepreneur. En inversant la pyramide des pouvoirs, j’amène les équipes à se dépasser pour accomplir de grandes choses. »
Des exemples? Sous son règne, Saint-Stanislas-de-Kostka a été désignée comme modèle d’excellence par l’Union des municipalités du Québec en 2019. Dunham, quant à elle, est devenue en 2021 la première ville québécoise à se voir décerner le sceau Concilivi, qui reconnaît la conciliation famille-travail.
Maxime Boissonneault a également reçu plusieurs honneurs, dont les mérites Positionnement stratégique 2017 et Gestion municipale 2019 remis par l’Association des directeurs municipaux du Québec. En septembre 2021, il obtenait la certification BonBoss avec une note exceptionnelle de 97 %. L’on peut comprendre pourquoi à la lecture de l’article de La Presse sur sa vision de la gestion, publié en août dernier.
« J’ai une fascination pour l’humain, confie celui qui carbure à la communication. Voir des gens heureux m’apporte une grande satisfaction. » Cela vaut tant pour les membres de son effectif que pour les citoyens de sa localité, envers qui il est fortement engagé.
Son secret tient aussi à son niveau élevé de connaissances des procédures qui encadrent le fonctionnement des villes et villages ainsi que de l’administration en général. Cet amateur de formation continue a aussi œuvré durant près d’un an comme conseiller en audit à la vice-présidence à la vérification de la Commission municipale du Québec. « J’y ai beaucoup appris sur les lois, la déontologie, des notions qui me servent tous les jours. »
Une gestion inspirée de la pédagogie
Cette carrière n’était pourtant pas tracée d’avance pour Maxime Boissonneault. Au départ, il se voyait… directeur d’école! D’où son baccalauréat en enseignement préscolaire et primaire. Il ne regrette rien. « Mon domaine compte beaucoup de similitudes avec l’éducation, estime-t-il. Accompagner les personnes, les aider au développement de leurs compétences, les amener à sortir de leur zone de confort… Cela pose des défis, quel que soit le milieu. »
Le directeur général a acquis toute une expérience depuis ses débuts. S’il arrive encore que des gens le taquinent sur sa précocité, il prend les blagues de bon cœur. « Pour ajouter à ma crédibilité, mon front commence à se dégarnir! », lance-t-il en riant.
Malgré ses réussites, être finaliste au prix Relève d’excellence le stupéfie. « Je ne m’y attendais pas », avoue Maxime Boissonneault, sans cacher sa joie. Une reconnaissance qui l’aide à confirmer que dans le monde municipal, il est vraiment à sa place. Et qu’il est là pour de bon.
Partenaire du prix Relève d’excellence : École nationale d’administration publique