L’employé au cœur de l’horaire : un modèle unique d’autogestion des horaires
Dans un hôpital, aucun quart de travail ne peut être laissé vacant, car les soins aux patients peuvent être compromis. Lorsque Sylvie Aumond, une infirmière clinicienne, devient chef de service de l’urgence et des soins intensifs à l’hôpital de Rouyn-Noranda en 2020, elle constate que tous les employés font des heures supplémentaires, parfois de façon obligatoire. Il y a neuf employés d’agence et certains quarts de travail manquent d’expertise. Elle doit elle-même faire des quarts de nuit en plus d’exercer son rôle de gestionnaire le jour.
Plutôt que de laisser la gestion des horaires à un service qui ne connaît pas les besoins et les contraintes du personnel, elle a remis cette responsabilité aux personnes concernées. Elle s’est enquise de leurs préférences et ils ont organisé les horaires autour des besoins de l’unité. Peu à peu, les employés se sont vus octroyer un horaire qui facilite la conciliation avec leur vie personnelle. Un moyen de communication a été déterminé pour gérer les demandes de dernière minute et éliminer les nombreux appels. En écoutant ses employés et leurs besoins, ceux-ci sont maintenant beaucoup plus volontaires lorsque des quarts de dernière minute sont affichés.
Les retombées du projet sont significatives. Le recours aux employés d’agence n’est plus nécessaire, le nombre d’heures supplémentaires a chuté de 25 % à 5 % et il n’y a plus de temps supplémentaire obligatoire. Quant au taux de roulement du personnel, il est passé de 9 % à 1,8 %. Le temps disponible pour la formation a considérablement augmenté, garantissant une meilleure expertise et des soins de qualité. Un sondage montre que 98 % des employés estiment que l’autogestion de leurs horaires améliore leur bien-être et la qualité des soins; personne ne voudrait revenir en arrière. Ce projet met l’accent sur les valeurs humaines et l’autonomie des équipes. Le CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue a choisi d’exporter le projet dans toutes les unités 24/7 des hôpitaux de la région et a comme objectif d’implanter ce mode de gestion dans tous ses établissements d’ici 2025.
Partenaire du prix : Secrétariat du Conseil du trésor