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Résumé

Des litres de précaution

Des gestionnaires de la Ville de Montréal et des spécialistes de Polytechnique Montréal ont mis au point ensemble un outil pour mieux protéger les ressources en eau potable.

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Usines, voies ferrées, autoroutes… Certains décors n’ont rien de très bucolique et peuvent parfois nourrir des craintes concernant la qualité de l’eau potable. Heureusement, la Ville de Montréal veille au grain grâce à un outil simple pour repérer rapidement les zones à risque.

Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques est bien conscient des dangers qui pèsent sur cette précieuse ressource. Pour mieux les cerner, il propose un guide aux municipalités depuis quelques années. Sauf que ce document peut manquer de précision dans un contexte urbain. De plus, en zone dense, il arrive que plusieurs instances exercent leur autorité sur l’aire de protection d’une même prise d’eau.

Voilà pourquoi la Ville de Montréal a mis au point une méthodologie plus adéquate. Elle a sollicité l’aide du Centre de recherche, de développement et de validation des technologies et procédés de traitement des eaux (CRÉDEAU) de Polytechnique Montréal. Main dans la main, les spécialistes universitaires et les fonctionnaires ont élaboré des fiches techniques claires sur ce territoire habité par 2 millions de personnes. Les documents signalent les industries ou les réseaux d’égouts installés à proximité d’un cours d’eau. Ils mentionnent aussi les lieux de stockage de produits chimiques ainsi que les grands axes de circulation. Des données importantes! D’innombrables véhicules empruntent en effet les autoroutes sur le territoire montréalais.

L’équipe du projet : Marie-Claude Besner de la Ville de Montréal, Michèle Prévost, Sarah Dorner, Natasha McQuaid et Anne-Sophie Madoux-Humery de Polytechnique Montréal.
Le canal de l’Aqueduc, un canal urbain qui prend sa source dans le fleuve Saint-Laurent et qui alimente l’usine de production d’eau potable Atwater à Montréal.
La nouvelle prise d’eau, qui alimente dorénavant l’usine par une conduite en tunnel.

« Ces fiches standardisées se partagent très bien avec d’autres municipalités. Un peu à la manière de recettes, indique Marie-Claude Besner, ingénieure en recherche et développement au Service de l’eau de la Ville de Montréal. On donne des étapes à suivre pour simplifier le plus possible la procédure et faciliter l’échange d’informations. »

L’outil aide à se repérer dans les bases de données publiques pour trouver les faits pertinents et préparer des scénarios d’analyse de risques. Par exemple, dans quel secteur du territoire les égouts débordent-ils le plus souvent? À quelle fréquence? Quel est le nombre estimé de camions à l’intérieur d’un certain bassin de drainage? Autant de renseignements utiles pour dresser une cartographie précise des contaminations potentielles.

Déjà, Montréal, Laval, Gatineau et Lévis utilisent cette méthodologie d’évaluation des risques. D’autres villes pourraient bientôt leur emboîter le pas. « Cet outil est adaptable à la réalité de chaque municipalité. Il facilite ainsi la protection des prises d’eau potable demandée par le ministère de l’Environnement », note l’ingénieure. La métropole pourra ainsi implanter des mesures de sécurité aux endroits vulnérables révélés par l’analyse.

Au bout du robinet, les citoyens et citoyennes profiteront certainement de ces mesures, qui sauvegardent l’accès à une ressource de bonne qualité. « Toutes les personnes qui ont participé à ce projet se sentent vraiment fières, conclut Marie-Claude Besner. Se retrouver parmi les finalistes pour le prix Collaboration scientifique, c’est prestigieux. »

Partenaire du prix Collaboration scientifique : Fonds de recherche du Québec