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Résumé

Investir dans l’économie autochtone

Investir dans l’économie autochtone

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En facilitant la collaboration de divers organismes, un programme de financement fédéral aide les Premières Nations à concrétiser les initiatives économiques qui leur tiennent à cœur.

« Il y a un train qui passe, il faut le prendre! » Voilà comment Persica Lavoie-Dubé, gestionnaire en développement économique, décrit la force d’un programme que pilote le Bureau régional du Québec de Services aux Autochtones Canada. Son nom : l’Initiative sur les partenariats stratégiques (IPS). 

Cet outil de liaison entre une vingtaine de ministères fédéraux donne un appui aux communautés des Premières Nations et inuites pour déployer leurs ailes dans des domaines comme les mines, les forêts ou le tourisme. Des thèmes identifiés comme porteurs par des instances autochtones. Informé du projet d’un promoteur, un agent démarche ensuite les divers paliers gouvernementaux, les entreprises privées et les organismes locaux pour repérer des partenaires potentiels. Cette approche de guichet unique, axée sur la cogestion et la gouvernance inclusive, existe depuis 2010, mais son effet multiplicateur s’accentue. De 2018 à 2022, 147 projets ont ainsi vu le jour au Québec, dotés d’investissements de presque 30 M$. 

Les petites communautés ont parfois besoin d’accompagnement, témoigne Persica Lavoie-Dubé. « Avant, les autochtones devaient payer des bureaux d’avocats à grands frais pour conclure des ententes avec les compagnies souhaitant s’installer sur leur territoire. Aujourd’hui, ils disposent de plans de négociation déjà mis au point. Ça leur permet d’associer une entreprise à la construction d’un aréna, de fournir des services de transport locaux, ou encore d’obtenir des formations pour leur population. »

Une économie ancrée dans le territoire

L’initiative touche plusieurs domaines. Depuis 2018, l’IPS Forêt en valeur, développée avec le Centre de foresterie des Laurentides de Ressources naturelles Canada, favorise ainsi la bioéconomie forestière, qu’il s’agisse de produire de la biomasse ou de transformer le bois. Une quinzaine de groupes ont pu lancer des projets dans ce domaine.

Axée sur les besoins locaux, la mesure met véritablement l’expertise des ministères fédéraux au service des autochtones. Ainsi, grâce à l’IPS Trésor du Nord, une minière comme Tata Steel s’engage à accueillir des jeunes autochtones sur les sites d’extraction, puis à les intégrer dans les équipes de travail. Une opportunité très intéressante dans certaines collectivités isolées qui disposent de peu d’emplois.

Autre exemple? Le développement d’une offre touristique. Une communauté innue sur la Basse-Côte-Nord rêve d’un navire pour emmener les visiteurs à la découverte d’un site de campement traditionnel. L’IPS Tourisme autochtone l’aide à trouver des partenaires financiers pour concrétiser ce projet, ou encore pour bâtir un circuit culturel avec des soirées de chant et de l’artisanat local. Les services fédéraux offrent un soutien à l’élaboration de plans d’affaires et à l’obtention des autorisations nécessaires. En quelques années, 250 activités touristiques ont ainsi fleuri à travers les Premières Nations du Québec. 

Toujours à l’affût des occasions d’affaires, les membres du réseau ont récemment lancé l’IPS Initiative verte. Cet outil permettra aux Premières Nations ou aux Inuits de prendre leur place dans l’économie des énergies renouvelables, domaine en pleine expansion. 

Que cette initiative se classe parmi les finalistes au prix Fonction publique réjouit Persica Lavoie-Dubé, qui mesure le chemin parcouru. « Au début, peu de partenaires financiers acceptaient de travailler avec les communautés autochtones, se souvient la gestionnaire. C’est donc très gratifiant de voir les IPS ainsi reconnues, car elles participent véritablement à l’essor des collectivités. Cela remplit le cœur. »

Partenaire du prix : Caisse Desjardins de l’Administration et des Services publics