Le grand défi de la santé publique
La Direction générale de la santé publique s’est retrouvée au front dès les débuts de la pandémie. Voici comment son personnel a fait face à cette inconnue nommée COVID-19.
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En mars 2020, la Direction générale de la santé publique (DGSP) n’avait pas prévu devoir laisser de côté une partie de ses chantiers pour entreprendre le plus grand marathon de son existence, soit la gestion d’une crise sans précédent et au caractère imprévisible. Confinement, lavage des mains, port du masque, distanciation sociale, couvre-feu, paliers d’alerte, assouplissements… Autant de dispositions devenues le lot quotidien des quelque 200 personnes qui composent cette entité du ministère de la Santé et des Services sociaux.
Aux yeux de plusieurs, le moment charnière s’est déroulé au début de l’année 2021. « Par des mesures courageuses et un travail exemplaire de traçage des cas, on a réussi à s’en tirer. En février, le vent a tourné. Mais on a retenu notre souffle », relate Marie-Ève Bédard, sous-ministre adjointe à la Direction générale de la santé publique, qu’elle dirige avec son collègue Dr Horacio Arruda.
Au plus fort de la crise, d’autres ministères envoient des effectifs en renfort, qu’on doit intégrer en mode télétravail. La pandémie frappe tous ces gens doublement, dans leur intimité comme dans leur carrière. Leur service peut s’étendre de tôt le matin à tard le soir, weekend inclus.
De concert avec le réseau de la santé, l’équipe publie le rapport quotidien sur les infections, hospitalisations et décès. Elle implante de nouveaux mécanismes pour obtenir des données précises en temps réel. Elle soutient la production de tableaux de bord lisibles, y verse des informations stratégiques et interprète les projections pour mieux planifier les soins et mesures. Elle élabore l’outil d’autoévaluation des symptômes de la COVID-19. Elle peaufine le dispositif d’enquête épidémiologique qui recense les personnes atteintes et leurs contacts. Enfin, elle répond à plus de 8 000 requêtes des médias!
Les résultats? Difficiles à chiffrer. « J’ignore combien de vies nos travaux ont pu sauver, mais il y en a eu. Le plan de vaccination qui priorisait l’administration d’une première dose, entre autres, a prévenu plusieurs éclosions. » Certains systèmes mis en place, comme les paliers d’alerte à quatre couleurs, pourraient aussi resservir un jour.
Certains choix s’avèrent déchirants. Ainsi, bannir temporairement les sports de groupe a nui aux saines habitudes de vie. La Direction mène de front divers projets d’intérêt public, comme des campagnes favorisant le bien-être psychologique des jeunes. « L’équilibre entre la protection et la promotion de la santé a été source de beaucoup de dilemmes. »
Et la crise perdure. Alors que déferle la quatrième vague de COVID-19, l’équipe planifie la vaccination des enfants de 5 à 11 ans.
Marie-Ève Bédard aurait préféré soumettre une autre prouesse au jury du prix Fonction publique. « On a investi dans la gestion de la pandémie tout notre talent et notre énergie, mais le bilan demeure imparfait, fait-elle avec humilité. Malheureusement, des vies humaines ont été perdues. On ne l’oubliera jamais. » La place de finaliste réconforte néanmoins l’entourage professionnel du Dr Arruda et de Marie-Eve Bédard, épuisé mais fier. « Dans l’ombre, cette vaste équipe a fait une différence. »
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Partenaire du prix Fonction publique : Caisse Desjardins de l’Administration et des Services publics