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Résumé

Une méthode antistress pour la jeunesse

Au Québec, plus du tiers des élèves de secondaire rapportent vivre de l’anxiété. Un nouveau programme de prévention les aide à gérer leur stress avec efficacité.

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Un filet de sécurité sociale. Voilà comment Richard Deschamps, PDG du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Centre, décrit le programme de prévention des troubles anxieux Hors-piste. En 2018, une enquête a sondé l’équilibre psychologique de 8 690 élèves dans 14 écoles secondaires au Québec. Pas moins de 38 % reconnaissaient que l’anxiété a un impact sur leur quotidien. De 5 à 10 % nécessitaient même une intervention rapide!

« Je me rappelle un jeune au Saguenay qui avait des idéations suicidaires très fortes, se souvient le dirigeant. Il a immédiatement reçu les services appropriés au CISSS de l’endroit. On peut sauver des vies avec ce programme. »

La gestion du stress et de l’anxiété est le sujet de l’heure dans les écoles, surtout depuis la pandémie. Cependant, les troubles anxieux sont en hausse depuis au moins 10 ans, et une grande partie des enfants et adolescents en souffrant n’ont jamais reçu de soins professionnels. Aussi, dès 2017, le Centre RBC d’expertise universitaire en santé mentale de l’Université de Sherbrooke élaborait Hors-piste avec le professeur en psychoéducation Robert Pauzé. Fin 2019, le ministère de la Santé et des Services sociaux confiait au CISSS de la Montérégie-Centre le rôle de déployer l’initiative à travers le Québec.

Josée Rivard, directrice du Programme jeunesse et Richard Deschamps, président-directeur général du CISSS.

Josée Blanchette, agente de planification, programmation et recherche, Chantal Angrignon, conseillère cadre, Catherine Rousseau, technicienne en administration et Marilou Hamelin, ​agente de planification, programmation et recherche. Absent sur la photo : Maxime Charest-Caron, ​agent de planification, programmation et recherche.

Le mal-être se présente sous diverses formes. « Le stress des élèves ne se limite pas aux examens », indique le gestionnaire, un ancien travailleur social en milieu scolaire. « Certains premiers et premières de classe partent sur une dérape la fin de semaine. Leur soupape explose. C’est ça, l’anxiété de performance. »

Pour aider les jeunes à s’aider eux-mêmes, Hors-piste propose une série d’ateliers. Les ados y apprennent à mieux se connaître. Ils et elles identifient les symptômes de stress et d’anxiété, puis développent des techniques pour les gérer par la pleine conscience. Les saines habitudes de vie sont aussi au menu. Ce programme général de prévention se double d’un cursus particulier offert aux plus vulnérables.

Hors-piste ne propose pas une voie unique. C’est un catalogue de formations fondées sur les données probantes issues de la recherche à travers le monde. Chaque école, dotée de son propre personnel d’intervention, l’adapte à la réalité vécue par ses élèves. « Dans certains milieux, on met l’accent sur l’anxiété de performance; dans d’autres, sur le stress lié aux conditions socioéconomiques, note Richard Deschamps. L’essentiel, c’est d’outiller les jeunes pour qu’ils puissent gérer ça. » Le CISSS forme les gens qui animent les ateliers, issus de l’établissement scolaire ou d’un organisme communautaire local.

Selon le bilan d’implantation, le programme réduit les symptômes de troubles anxieux, comme la peur du jugement d’autrui et le perfectionnisme. Il rehausse en outre l’estime de soi. Hors-piste a déjà aidé près de 10 000 élèves au Québec. L’an prochain, il sera introduit dans environ 50 écoles de 12 régions. Traduit en anglais et adapté à la réalité des Premières Nations, il a un bel avenir devant lui.

« La reconnaissance de l’Institut d’administration publique du Québec a un rôle très mobilisateur pour notre équipe, mais aussi pour nos chercheurs associés, se réjouit Richard Deschamps. Cela nous donne une étiquette d’excellence susceptible de faciliter l’adoption du programme dans encore plus d’écoles. »