Entrevues

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Rémi Quirion - Prix Hommage IAPQ 2024

M. Rémi Quirion a eu une riche carrière de professeur-chercheur ; il a encadré les travaux de nombreux doctorants et possède une production scientifique de haut niveau. Il a aussi été directeur scientifique de l’Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies (INSMT) et directeur général de la Stratégie internationale de recherche concertée sur la maladie d’Alzheimer.

Depuis 2011, il est président du conseil d’administration des Fonds de recherche du Québec et scientifique en chef du Québec. Détenteur d’un Ph.D. en pharmacologie de l’Université de Sherbrooke, il a fait évoluer les fonds de recherche et a accru leur financement.

Dans son rôle de scientifique en chef, M. Quirion conseille le ministre et le gouvernement dans plusieurs domaines prioritaires, notamment l’intelligence artificielle, les changements climatiques et la radicalisation. Il a ainsi contribué activement à de nombreux travaux d’importance pour le Québec, comme les stratégies et plans d’action en matière de recherche, d’agriculture durable et de changements climatiques ainsi que les réflexions sur l’université québécoise du futur. Il a mis sur pied le Forum Sciences et politiques pour promouvoir l’utilisation de la recherche dans l’appareil gouvernemental et par les élus. Il a créé un programme de scientifiques en résidence au sein de l’appareil public québécois et a favorisé l’émergence de scientifiques en chef dans des municipalités. Outre ses avis scientifiques aux gouvernements, il s’investit en diplomatie scientifique et dans la promotion de la science en français. Son influence dépasse largement les frontières du Québec notamment à titre de président, depuis 2021, de l’International Network for Government Science Advice (INGSA). M. Rémi Quirion a positionné le Québec comme un pôle d’excellence en recherche et en innovation.

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Manuelle Oudar - Prix Hommage IAPQ 2024

Mme Manuelle Oudar a été active au sein de la fonction publique québécoise durant plus de trente ans, où elle a été notamment sous-ministre adjointe au ministère de l’Éducation, sous-ministre au ministère du Travail puis présidente-directrice générale de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail. Détentrice d’une maîtrise en droit de l’Université Laval, elle a contribué à plusieurs réformes au sein de la fonction publique, dont celles du Régime québécois d’assurance parentale, de la Loi sur l’équité salariale et la révision de la Charte québécoise des droits et libertés.

Mme Oudar a contribué, puis dirigé à titre de présidente-directrice générale, durant huit ans, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Cette organisation est née de la fusion de trois commissions (Santé et sécurité du travail, Normes du travail et Équité salariale) et elle y a exercé un leadership rassembleur et influent, empreint d’humanisme. La CNESST a reçu, sous son leadership, de nombreux prix dont le prestigieux prix des Nations-Unies pour la fonction publique en 2022. Mme Oudar a également présidé le conseil d’administration de l’Institut de recherche en santé et sécurité du travail.

Elle a aussi reçu de nombreux prix à titre personnel et elle a été nommée parmi les 100 femmes les plus influentes au Canada, par le Réseau des femmes exécutives en 2024. Ayant constamment joué un rôle de mentor auprès des femmes et auprès de futurs leaders prometteurs, elle est sans cesse guidée par des valeurs de justice sociale et d’équité. Finalement, elle a été nommée sénatrice indépendante à Ottawa en février 2024.

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Modes de construction et droit des contrats publics au Québec : saine administration et enjeux juridiques

Jérémy Lebeuf est un avocat passionné de droit public et de droit contractuel. Gradué de l’Université de Sherbrooke en 2017 et de l’école du Barreau en 2018, il a rejoint les rangs du contentieux d’Hydro-Québec où il a pratiqué comme avocat pendant 4 ans. En 2020, il débute son parcours à la maîtrise en administration publique à l’ÉNAP sous le mentorat du Professeur Nicholas Jobidon. Il anticipe de publier son mémoire de maîtrise portant sur les enjeux juridiques entourant la réalisation de projets d’infrastructures publiques selon le mode traditionnel de construction, le mode de gérance et de conception-construction avant la fin de l’année 2024. D’ailleurs, son projet qui est présenté dans le cadre des Prix d’excellence met l’accent sur la saine administration et les enjeux juridiques sur les contrats publics. L’étude qui aborde les enjeux contractuels et administratifs associés à la réalisation de projets d’infrastructures publiques suivant les modes de gérance de la construction et de conception-construction, met l’accent sur les règles de droit privé et de droit public encadrant les actions de l’Administration publique lors de la mise en place d’un mode de gestion de projet de construction ainsi que les conséquences d’un tel choix

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Les institutions supérieures de contrôle des finances publiques: pivot de la lutte contre la corruption

Eriole Zita Nonki Tadida est détentrice d’un doctorat en science politique et d’une maitrise en affaires publiques/finances publiques de l’Université Laval. Sa thèse analyse le rôle des institutions supérieures de contrôle des finances publiques dans la lutte contre la corruption. Ses intérêts de recherche incluent la gestion des finances publiques, l’analyse et l’évaluation des politiques publiques, le management public et l’audit interne. Le système national d’intégrité a été développé par l’organisation non-gouvernementale Transparency International dans les années 2000. Il prône l’implication et l’interdépendance entre les institutions publiques comme solution à la corruption. Cet article identifie cinq principes permettant à une institution supérieure de contrôle (ISC) placée au centre du système national d’intégrité de remplir efficacement son rôle. Ces principes sont l’imputabilité, l’indépendance, le contrôle, la collaboration et le professionnalisme. L’information recueillie auprès de treize membres d’ISC de France, du Sénégal et du Québec révèle que, bien que des mécanismes fonctionnels et organisationnels soient mis en place, un grand travail demeure pour assurer l’indépendance des ISC. Des divergences contextuelles sont aussi relevées dans la collaboration entre les ISC et les acteurs sociaux.

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Christyne Tremblay - Prix Hommage IAPQ 2023

Christyne Tremblay est présidente-directrice générale de Revenu Québec depuis 2021. Au cours des 30 dernières années, elle a occupé divers postes clés ayant un impact significatif sur les citoyens et les entreprises du Québec. Elle a marqué les fonctions publiques du Québec et du Canada grâce à son expertise et sa vision stratégique. Première femme à occuper les postes de sous-ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation ainsi que de présidente-directrice générale de Revenu Québec, elle a un sens de l’État inné et sait mener les dossiers qui lui sont confiés avec conviction, aplomb et diplomatie.

Dès ses débuts professionnels, Mme Tremblay a participé à l’élaboration de plusieurs politiques publiques de grande importance pour la société québécoise, comme les réflexions sur le déficit zéro et la relance économique ainsi que le Sommet du Québec et de la jeunesse. En 2012, nommée sous-ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, elle reçoit le mandat de trouver une voie de passage pour dénouer l’impasse dans les négociations qui perduraient avec la communauté étudiante; elle a su orchestrer de main de maître avec son équipe le Sommet sur l’enseignement supérieur. À l’été 2013, alors qu’elle occupait la fonction de sous-ministre des Ressources naturelles, elle a joué un rôle crucial dans la gestion de crises telles que les feux de forêt et la tragédie de Lac-Mégantic.

En 2016, elle est recrutée par le gouvernement du Canada et nommée sous-ministre des Ressources naturelles. Première femme francophone à accéder au poste de dirigeante du plus ancien ministère du Canada, elle a contribué à la négociation de dossiers importants comme la crise du bois d’œuvre et l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain. Durant cette période au fédéral, elle a atteint les plus hauts sommets de la fonction publique canadienne, notamment en tant que sous-greffière du Conseil privé du premier ministre du Canada et sous-ministre des Affaires intergouvernementales.

Mme Tremblay est reconnue pour son leadership authentique et inspirant et l’importance qu’elle accorde à la diversité et l’inclusion. Elle soutient la relève féminine en gestion et encourage l’épanouissement professionnel de chacun. Elle a été reconnue en 2016 en tant que l’une des femmes les plus influentes au Canada dans l’administration publique et a reçu le titre de diplômée d’influence de l’École nationale d’administration publique en 2019.

Sur le plan humain, on ne peut nier que l’engagement personnel de Mme Tremblay est à la hauteur de son incroyable dévouement professionnel. Mère, conjointe, sœur et aidante naturelle de son père en perte d’autonomie, cette femme est un véritable modèle et une réelle inspiration pour les personnes qui l’entourent. Elle s’engage activement dans plusieurs initiatives sociales et bénévoles, démontrant son attachement aux valeurs d’entraide et de solidarité. Pour toutes ces raisons, la lauréate du prix Hommage 2023 incarne un modèle de leadership inspirant, mettant en avant la diversité, l’innovation et l’engagement au service des citoyens et de la société dans son ensemble.

Partenaire du prix : Ministère du Conseil exécutif et Beneva

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Compétition internationale Le Bocuse d’Or – une équipe canadienne 100 % ithquoise

Créé en 1987 par le chef Paul Bocuse, le Bocuse d’Or constitue la compétition culinaire la plus prestigieuse au monde. Elle fédère un réseau comptant plus de 4 000 chefs répartis dans plus de 60 pays. Le Bocuse d’Or est souvent comparé aux Jeux olympiques de la gastronomie; ses participants doivent se soumettre à un programme d’entraînement soutenu afin de pouvoir se mesurer aux meilleurs chefs de la planète.

En 2023, le Canada y était représenté par une brigade provenant entièrement de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ). Composée des professeurs Samuel Sirois et Gilles Herzog ainsi que du diplômé Léandre Legault-Vigneau, l’équipe a d’abord ravi en 2022 le deuxième rang lors de la sélection des Amériques, obtenant ainsi leur laissez-passer pour la finale. Grâce à leur détermination, leur persévérance et au soutien de la communauté culinaire québécoise, canadienne et de l’ITHQ, l’équipe s’est classée au onzième rang.

La participation de l’ITHQ s’est aussi fait remarquer, en marge du Bocuse d’Or, lors de la Coupe du Monde de la Pâtisserie où a brillé le professeur Patrick Bouilly, spécialiste du sucre, accompagné notamment du coordonnateur de la formation professionnelle Daniel Garcia. L’équipe s’est hissée au 10e rang de la compétition face à 19 autres pays; elle a également remporté le Prix spécial écoresponsable. Une participation à une telle compétition d’envergure permet non seulement de développer la notoriété du Québec sur la scène internationale, mais crée aussi des possibilités de maillage avec d’autres chefs de la province ou du pays et représente une formidable expérience pour la relève. La présence de l’ITHQ dans ces événements internationaux permet de présenter la gastronomie québécoise et canadienne et de promouvoir nos produits et notre culture. La performance de l’équipe au Bocuse d’Or a permis à ce jour de générer 908 clips ou éditoriaux – totalisant plus de 257 millions d’impressions, dont 85 % proviennent de l’extérieur du Québec.

Partenaire du prix : Ministère des Relations internationales et de la Francophonie

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« Sécurité alimentaire : une agriculture adaptée » avec la FAO

Le projet « Sécurité alimentaire : une agriculture adaptée » (SAGA) est un partenariat technique et financier novateur entre l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Québec. Il vise le renforcement de la planification de l’adaptation d’agriculture aux changements climatiques et il déployé dans deux pays francophones vulnérables à ces changements : le Sénégal et Haïti.

Le projet SAGA comporte 4 composantes principales : politique (développement d’outils d’appui aux politiques et intégration des pratiques SAGA dans le processus décisionnel d’adaptation climatique), société civile (mise en œuvre d’initiatives communautaires pour renforcer la résilience et l’entreprenariat agricole), recherche (génération de données et preuves scientifiques),  et sensibilisation, plaidoyer et dialogue (mise en valeurs des résultats et faciliter le dialogue entre les partenaires locaux, nationaux et internationaux).

Le projet est l’une des retombées du Colloque international sur la sécurité alimentaire et la nutrition à l’heure des changements climatiques organisé par le ministère des Relations internationales et de la Francophonie (MRIF) et la FAO à Québec en 2017. Neuf partenaires québécois sont impliqués dans sa mise en œuvre : l’Union des producteurs agricoles développement international, le Carrefour international, le Centre d’étude et de coopération internationale, Solidarité Union Coopération, la Société de coopération pour le développement international, Mer et Monde, l’Université McGill, l’Université Laval et le consortium Ouranos.

Le projet a permis aux organisations partenaires de travailler en collaboration plutôt que dans un processus de compétition traditionnellement engendré par un appel à projets. Cette approche a d’ailleurs inspiré le MRIF à offrir une nouvelle programmation multiacteurs au sein de ses activités de solidarité internationale. Une seconde phase, intitulée « sécurité alimentaire : une adaptation accélérée », débutera même cet automne et jusqu’en 2026 au Sénégal, en Haïti et en Côte d’Ivoire.

Partenaire du prix : Ministère des Relations internationales et de la Francophonie